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Rechercher l’équilibre quoi qu'il arrive ?

Dernière mise à jour : 28 oct.

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Sur la page d’accueil, trois mots accueillent les visiteurs : Mouvement, Équilibre, Autonomie. Trois mots simples, mais profondément liés. Et aujourd’hui, c’est sur le second que je veux m’arrêter : l’équilibre.

C’est un mot que l’on retrouve partout, en thérapie, en développement personnel, en méditation. Il est sur les couvertures de livres, dans les citations inspirantes, dans les images d’un caillou posé sur un autre, dans les postures de yoga tenues au millimètre. Mais qu’est-ce que cela veut dire, trouver l’équilibre ? Et surtout : est-ce vraiment ce que nous devons chercher ?


L’équilibre, ou la tentation de l’immobilité

L’équilibre, tel qu’on le présente souvent, ressemble à un état parfait : plus rien ne bouge, tout est enfin stable, apaisé, symétrique. Mais dans la nature, l’immobilité n’existe pas. Un arbre ne grandit pas sans vent. Une mer sans vagues n’a plus de vie. Et un être humain qui ne change plus, ne ressent plus, ne doute plus, cesse d’évoluer.

En physique, l’équilibre parfait correspond à une absence totale de mouvement. C’est le moment où les forces s’annulent. Mais dans la vie, ce point d’équilibre total serait la mort. Notre organisme, lui, fonctionne sur le déséquilibre : la respiration est une alternance de vide et de plein, le cœur bat parce qu’il se contracte et se relâche, et le cerveau lui-même reste en alerte grâce à un jeu constant d’inhibition et d’excitation neuronale.

C’est pourquoi, d’un point de vue biologique et psychologique, l’équilibre n’est pas un état, mais un processus. Il n’est pas quelque chose que l’on atteint : il est quelque chose que l’on ajuste en permanence.


Un équilibre dynamique, comme une marche

Marcher, c’est chuter en permanence vers l’avant. C’est le cerveau qui rattrape sans cesse le corps avant qu’il ne tombe. Et c’est exactement cela, la vie psychique. Nous perdons sans cesse notre équilibre pour mieux le retrouver, à chaque instant.

Les neurosciences montrent d’ailleurs que notre cerveau est construit pour cette micro-adaptation permanente. Quand un événement imprévu survient, le cortex préfrontal réévalue la situation, ajuste nos comportements, mobilise les zones émotionnelles du système limbique et déclenche des réactions physiologiques qui nous aident à retrouver un nouveau point de stabilité. C’est ce qu’on appelle en psychologie la résilience dynamique : la capacité à s’ajuster sans se figer.

Et c’est dans ce mouvement constant entre tension et relâchement que se trouve notre véritable équilibre.


Quand tout s’arrête, le mal-être commence

Si vous repensez aux moments où vous vous êtes senti bloqué, enfermé dans une situation, une émotion, une peur, c’est presque toujours parce que quelque chose en vous avait cessé de bouger. Un cycle de pensées tournait en boucle, une émotion restait coincée, un comportement se répétait sans issue. L’immobilité psychique est douloureuse. Le cerveau humain n’est pas fait pour la stagnation.

D’ailleurs, même au niveau cellulaire, tout bouge en permanence. Nos neurones créent, détruisent et reforment des connexions sans cesse : c’est la neuroplasticité. C’est ce mécanisme qui nous permet d’apprendre, de guérir, de nous transformer. Et c’est exactement ce principe que l’hypnose vient stimuler.


L’équilibre en hypnose : rétablir le mouvement intérieur

En hypnose, on ne cherche pas à figer une émotion, ni à supprimer un déséquilibre. On cherche au contraire à remettre du mouvement là où il n’y en a plus. Quand une personne reste bloquée dans une peur, une rumination ou une douleur, son esprit tourne sur les mêmes circuits neuronaux encore et encore. L’hypnose permet de créer une ouverture, de reconnecter d’autres zones du cerveau, d’introduire une flexibilité émotionnelle.

Par l’imagerie mentale, la respiration, les métaphores, on aide le cerveau à réapprendre le déséquilibre sain : celui qui fait grandir, celui qui permet d’avancer sans tout contrôler. Ce que l'on observe en hypnose, c’est justement une modulation des zones impliquées dans le contrôle exécutif (cortex préfrontal) et dans les émotions (amygdale, insula). Autrement dit, l’hypnose rétablit un équilibre biologique et émotionnel non pas en stabilisant, mais en réharmonisant le mouvement intérieur.


Accepter le déséquilibre, c’est déjà trouver son axe

Rechercher l’équilibre, ce n’est donc pas chercher à ce que tout s’arrête, mais apprendre à comprendre, entrevoir et agir sur ce qu’il se passe. L’équilibre, ce n’est pas la paix absolue. C’est la paix dans le changement.

C’est la capacité à respirer même quand le vent souffle, à s’adapter sans se perdre, à tomber parfois, mais à continuer à marcher.

Alors, la prochaine fois que vous entendrez « retrouver votre équilibre intérieur », demandez vous : est-ce que vous cherchez à ce que plus rien ne bouge, ou est-ce que vous cherchez à ce que le mouvement lui-même devienne harmonieux ?

C’est là que commence l'équilibre, dans cet espace infime entre la question et la réponse.





Michaël Servage

4 commentaires


Lilulilu
Lilulilu
27 oct.

Passionnant ! Ça remet en question beaucoup de points de vue tout faits et permet de voir les choses autrement, très intéressant 👌🏻

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En réponse à

Content que ça te plaise. C’est vrai que ce sont des principe qui paraissent aller de soi et qui au final… le sont un peu moins.

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Superbe article

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Merci 🙏

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